[Libre]Un nouveau travail ?!

Green Flowers : sa campagne verdoyante, ses petites maisons cossues et confortables, ses grandes plaines fleuries où soufflait une brise légère et rafraîchissante dans cette chaude après midi d'été. Marchant seule au milieu d'un petit chemin de campagne, l'albinos avançait sans trop savoir où elle allait. Elle était perdue dans ses pensées. Son compte en banque faisait grise mine et il lui fallait impérativement trouver du boulot. N'importe quoi pour renflouer son porte feuille. La jeune hybride s'étira et poussa un bâillement sonore. Elle marchait depuis plus de cinq heures sans s'arrêter et commençait à désespérer de voir un village avec une auberge assez bon marché pour ne pas épuiser le reste de ses économies.



- Je devrais faire une pause, sinon je vais m'endormir sur place.



L'échidné quitta le chemin, le murmure d'une rivière signalait sa présence non loin de là. Elle espérait pouvoir s'y prélasser un peu puis reprendre la route. Kyliam dévala une petite pente douce en contre bas du chemin et arriva près d'une rivière à l'eau si clair qu'on voyait les galets charger le lit de sable fin. Elle n'avait jamais été pudique, de plus les hybrides n'avaient pas vraiment besoin de vêtements, alors sans le moindre complexe, elle retira sa robe, ses chaussures et plongea. Elle n'avait gardé que ses sous vêtements et ses bijoux. L'albinos nagea un moment savourant ce moment de tranquillité qui n'allait sûrement pas durer. Mais elle devait reprendre la route alors à contre coeur, elle sortit de l'eau. Laissa les flammes sortirent l'espace d'une seconde pour se sécher puis remit sa robe.

Elle resta là assise dans l'herbe grasse qui bordait la rivière ses yeux rouges fixant l'horizon. elle aimait se retrouver seule pour réfléchir et la dernière des choses à faire dans ces cas là était de la déranger. Aussi lorsqu'elle entendit un bruit de pas dans son dos, elle se retourna vivement. Les sourcils froncés prête à faire un sort à celui ou celle qui l'avait perturbée dans sa solitude.



- Qui va là ?!



L'albinos avait mauvais caractère mais elle était loin d'être stupide. Elle n'attaquerait que si elle sentait sa vie en danger. Qui pouvait se trouver derrière elle ? Un ennemi, un enfant perdu ? Ou encore quelqu'un d'autre ?

Green Flower : C'était une mauvaise journée. Si la pègre, et toute la pourriture urbaine s'en était tenu aux villes pour effectuer leurs affaires, ils leur arrivaient parfois de tenir à signer des accords, ou à régler des compte, dans de grandes étendues isolés. Tel que l'offrait la partie ouest de Green Flower. Une table, installé en plein milieu de la plaine. Autours, on pouvait y discerner différents hybrides, entre lesquel agissait une tension apparente. D’un côté, on pouvait discerner un serpent. Une vipère. Anorexique, nain, et mauvais : c’est ce qui pouvait distinguer Ngyuen Minh She, chef de la société Viper and co, apparement soucieuse quant à la distribution de ses armes. Produit en quantité massive par des enfants, les Arisaka étaient bien loin de la qualité accepté au XXIème siècle. Un fusil en bois. Coup par coup. Avec un magasin de seulement 5 cartouche…

Au moins, il avait comme avantage de fournir les réseaux de trafiquant, et les chefs de conflit interne.

Derrière Minh She, se trouvait une pile de ces fusils de basse qualité. Et en face, de l’autre côté de la table, était assis Noursoultan Kadirov, un coyote chargé de l’insurrection du régime de Sakhraline, à Green Flower, beaucoup plus loin dans l’est. Et à proximité du camion, Armadillio Finstev, lui, était occuper à négocier ce qui ressemblait à un prix acceptable pour les révolutionnaires. Le vendeur soutenant Viper and co, un cobra, le regardait d’un air piteux en tapotant sa calculatrice.

- Donc, 55 armes. Et pour la dernière fois, je vous les laisse à 50 rings chacune.

- Non, vous vous fichez de moi ? 50 rings pour ça ? 30, au maximum ! Et encore c’est cher !

- Mais…

- Vous voulez qu’on vous laisse tomber pour un autre vendeur ?

- Si ça vous chante…

- Vous ne pensez même pas à la situation de votre entreprise, et pourquoi vous êtes réduit à nous payez des prix aussi « indécents ». J’en trouve qui nous en donnerait 25 rings chacune.

- 25 ? Bon, très bien.

Le vendeur, excédé, balança sa calculette au loin. Il respira un grand coup.

- Va pour 25.

Le coyote imita au mieux l’air qu’avait l’un des comissaires du peuple coyote. Le plus sévérs possible. Il inspecta le tas. Faisant mine de regarder, au final, un tas d’ordure.

- Le bois est rayé, calciné par endroit… quand aux canons, ils sont sales. Vu la qualité du fusil, et de votre marchandise, je laisse notre seul prix, réalistiquement envisageable…

- 25 !

- Hé hé… Non, 15.

- Quoi ? dites 20 !

- 17.5 l’arme.

- Adjugé.

Et voilà. Il avait proprement arnaqué les vendeurs d’arme. Mais il connaissait ce comptable de Viper and co, influençable, sans volonté aucune. Et il connaissait le parfait moyen pour réussir à le convaincre de vendre à un prix indécent. L’affaire était réglé. Quelques 963 rings et 55 fusil plus tard, l’affaire était réglé. Evidement, en tant qu’aide, extérieur ou non, il aurait sa part. Et une autre négociation eut alors lieu.

- 55 rings, ça devrait te suffire ?

- 50 rings et un fusil.

- Tu comptes aussi te battre ?

- Je verrais.

Et, les poches à présent remplit, un fusil et 5 cartouche en main, il quitta Kadirov et ses gardes sur une poigné de main. Il avait une fois de plus fait son travail. Mais ce n’était pas pareil, ce jour-là. Il se contentait d’habitude d’assurer le rôle de Ngyuen Minh She, en vendant ses propres stock. Mais depuis qu’il était arrivé à Green Flower, ses chers armes se faisait de plus en plus rare. Il en souffrait, certes, d’autant qu’il se retrouvait bien souvent sans travail. Mais avec 50 rings, il pourrait survivre encore assez longtemps. Si il avait pris un Arisaka, ce n’était pas par caprice : il comptait trouver de quoi manger par ses propres moyens, dans la forêt. Faute de quoi, il la traversa, en direction de la petite rivière qui bordait la face ouest de la région. Sans doute était-il fatigué, toujours fut-il qu’il n’y vit rien, jusqu’à ce qu’une silhouette semblât se relever d’entre les herbes. Une échidnée.

- Qui va là ?!

Il pouvait nettement voir son pelage pâle, qui faisait admirablement ressortir la couleur de ses yeux, d’un rouge flamboyant. Une albinos.

- Personne. Et vous ?

Un rapide moyen de cacher son identité, bien qu’il n’ait ici, en apparence, aucun danger.


- Qu’est-ce que vous faîtes ici ?

Il se rendit bien vite compte que son fusil était toujours dressé, dans un réflèxe défensif. Il l’appuya à terre.

- Je chasse. Est-ce qu’il y a des bêtes, dans la régions ?

Quelque chose d’anormal, quoi qu’il fût, émanait de cette personne. Fruit du destin, ou du simple hasard, ou encore de la basse qualité de l’Arisaka, mais un coup partit tout seul dans son propre mollet. Il perdit l’équilibre et s’effondra piteusement.

La fatigue est une malédiction.

Un coyote aux longues oreilles tombantes, un regard émeraude et surtout un fusil entre les mains. Kyliam sur la défensive se mit en garde. C'était quoi cette arme ? Une antiquité ? Elle n'était pas experte dans ce domaine mais elle était certaine qu'on faisait mieux de nos jours.

- Personne. Et vous ?

Elle plissa les yeux. Il ne voulait pas lui dire son nom ? Elle s'en fichait complètement, il n'était qu'un inconnu parmi d'autres. Elle ne répondit pas. Pourquoi lui donner son nom, elle ne le connaissait pas. Il appuya son arme au sol. Comme pour lui montrer qu'il n'avait pas d'intentions belliqueuses. Kyliam fit de même, lentement elle baissa sa garde et croisa les bras sur sa poitrine.

- Qu'est ce que tu fiches ici avec un fusil gamin ?

Bah puisqu'il ne voulait pas lui dire son nom, elle lui trouverait un surnom comme elle le faisait souvent. De plus, il semblait assez jeune, plus qu'elle pour sur. Autant qu'elle le sache cette région n'était pas particulièrement dangereuse, alors pourquoi un gosse se promenait avec un fusil ?

- Je chasse. Est-ce qu’il y a des bêtes, dans la régions ?

L'hybride tatouée écarquilla les yeux. Un chasseur ? Il n'avait pas l'air d'un chasseur ? Son accoutrement n'était pas l'idéale pour la chasse. De plus il ne semblait pas connaître son gibier.

- Pff ! Personne est un chasseur ? Raconte tes histoires à dormir debout à d'autres j'ai pas que ça à faire.

L'albinos allait tourner les talons et reprendre sa route lorsque une détonation retentit. Par réflexe, elle se retourna en se baissant. Si il osait l'agresser… Là, de nouveau : surprise ! Il s'était tiré dessus. L'échidné hésita un moment. Partagée entre une folle envie de rire à ses dépends devant le ridicule de sa position ou le tragique de la situation. Ils étaient à des kilomètres de la plus proche ville, et sans soin, ce genre de blessure pouvait vite devenir dangeureuse. Que devait elle faire : le laisser se démerder seul ou lui porter assistance.

Elle pesa le pour et le contre. L'aider la ralentirait, elle allait perdre du temps à s'encombre de ce coyote. D'un autre côté, elle connaissait mal la région, un guide lui serait utile.

Finalement, elle allait l'aider. Avec un peu de chance, il l'emmènerait chez lui et elle pourrait se loger pour cette nuit gratos.


- Tu fais un chasseur pitoyable. Dit elle en s'approchant.


L'albinos s'accroupit près de lui pour jeter un œil à la plaie. La balle avait traversé le muscle de part en part.


- C'est pas brillant gamin.


Elle se redressa et lui tendit une main pour l'aider à se relever.


- Bon ! J'te dépose où ?

Oui, personne était un chasseur. Cela le fit au moins sourire : lui qui avait l’habitude de mentir, qu’on le soupçonne lorsqu’il dise la vérité. Mais quel âge avait-elle donc pour le traiter d’enfant ? Son pelage était blanchis. Parce qu’elle était albinos ou parce qu’elle était vieille ?

- Tu fais un chasseur pitoyable.

Lui ? Non. En revanche, le constucteur de l’Arisaka était pitoyable. La qualité du ressort et du mécanisme du magazin de l’arme était rouillé, ou pire, sectionné.Ce n’était guère brillant de s’en être chargé. Mais à situation désesperé, solution désespéré.
Du liquide rouge commençait à se deverser de la plaie. Il ne lui restait plus qu’à déchirer un pan de sa veste, pour le serrer, comme un garot, et cesser l’hémorragie.

- Un chasseur pitoyable. Mais pas encore un handicapé.

Il vida ce qu’il resta dans le magazin du fusil. Un second coup partit, droit dans le sol, et se planta dans la terre. La basse qualité de l’Arisaka n’était décidement plus discutable. Il s’appuya sur le fusil, hésitant. Refusant absolument de prendre la main qu’on lui tendait.

- Est-ce qu’il y a des bêtes dans la régions, oui ou non ?

Accepté l’aide de quelqu’un d’autre et un réflèxe pour n’importe quel hybride en difficulté. Mais apparement, les coyotes étaient attardés sur ce point. Comme s’il avait besoin de se charger de la compagnie de quelqu’un, d’autant plus qu’il avait faim. Qu’elle lui réponde, ou qu’elle se taise, mais du moment qu’elle ne cherche pas à le tuer, il lui était inutile de charger une arme dans cette forêt vide. Ne jugeant cependant pas sa présence totalement inutile.

Il refusa la main tendue, elle n'allait pas s'en formaliser bien au contraire. Si il n'avait pas besoin d'elle, elle pourrait reprendre la route plus rapidement. Le coyote vida son arme mais un nouveau coup parti.

*En plus d'être démodé c'est d'une qualité médiocre. *

Kyliam le regarda faire sans bouger, elle observait attentivement le fusil. Elle n'aimait pas vraiment les armes à feu. L'albinos les trouvait parfaitement inutile. En tout cas elle n'irait pas s'en servir, elle avait mieux comme moyen de défense.

- Est-ce qu’il y a des bêtes dans la régions, oui ou non ?

Elle haussa les épaules, elle n'était pas d'ici et visiblement lui non plus. Il était à la lisière d'une forêt plus épaisse. Ici, ils étaient beaucoup trop près du chemin pour espérer attraper quoique ce soit. Des animaux ? Il y en avait à coup sûr mais de quelle sorte.

- J'en sais rien. Sûrement !

Cette idée de chasser son repas la fit saliver, elle n'avait rien mangé depuis le matin et son estomac commençait à lui rappeler qu'il était vide. Elle se redressa, porta la main en visière et plissa les yeux pour regarder vers les bois épais. Dans ce genre de forêt, il fallait s'attendre à du petit gibier, lapin, renard, faisan, au mieux sanglier. Quelques baies et fruits complèteraient sûrement le repas. Elle verrait bien ce qu'elle trouverait Kyliam n'était pas difficile en nourriture du moment que c'était comestible. Son ventre émit une plainte retentissante, qui troubla le silence qui s'était installé. Songer à cet hypothétique repas l'avait définitivement réveillé. Son regard brûlant se porta de nouveau sur le coyote, elle poussa un profond soupir.

- Et tu comptes chasser avec ce truc défectueux ? Si c'est le cas je préfère m'éloigner, je voudrais pas prendre une balle perdue.

Kyliam s'étira et sans attendre se dirigea vers la forêt. Puisque le coyote semblait vouloir se débrouiller seul. Elle n'allait pas insister ce n'était pas son genre. Au passage, elle ramassa dans la rivière une dizaine de cailloux de bonnes tailles puis s'enfonça un peu dans le bois. Elle ne s'éloigna pas beaucoup Armadillio pouvait sûrement encore la voir de loin. L'échidné s'immobilisa au milieu des arbres. Elle avait passé son enfance dans un village traditionnel perdu dans le cœur d'une forêt vierge. Alors chasser, elle savait parfaitement le faire. Un bruit, à peine un froissement de feuille… Comme par réflexe sans réfléchir ni même viser, elle lança une de ses pierres. Le projectile atteignit un lièvre en pleine tête, le tuant sur le coup. Elle répéta cinq fois l'opération trois coups ratés pour une nouvelle prise une perdrix assez grasse. Le dernier n'ayant pas tué la cible, le gibier s'était enfuit blessé mais Kyliam n'avait pas du tout envie de lui courir après. C'était beaucoup trop fatiguant. L'hybride blanche ramassa ses prises, cueillit quelques pommes et s'en retourna vers la rivière. Là où elle avait laissé le coyote. Elle avait largement de quoi manger. Plus qu'elle ne pourrait en ingurgiter. Même si les flammes étaient plutôt vorace. Maintenant est ce que le jeune canidé était resté ou pas ?

- Joli coup, toi aussi.

Kyliam leva un sourcil, il essayait d'être drôle là ? Elle regarda le minuscule paquet puis se mit à rire.

- Tu nous prépares un encas ?

L'hybride albinos s'occupa maintenant de rassembler du bois, manger sa viande cru n'était pas dans ses habitudes. Par contre, elle n'avait pas de briquet ni d'allumette. D'ordinaire, elle n'en avait pas vraiment besoin.

- Tu ne m’as toujours pas dit ton nom, échidné.
- Toi non plus !

Son petit tas prêt, elle le regarda avec satisfaction, puis elle lança le lièvre à Armadillio.

- A défaut d'être un bon tireur, tu sais dépecer la viande. Et accessoirement t'as du feu ?

Sarcasme il fallait être un très bon tireur pour atteindre une proie aussi petite et rapide. Mais dans l'assiette ce n'était pas génial. A peine de quoi sucer les os. Enfin la perdrix lui suffisait largement pour son repas, avec un peu de chance il lui en resterait même, pour ce soir.
Kyliam s'assit en tailleur près de son foyer attendant patiemment que le coyote daigne l'allumer. Ensuite ils pourraient peut être manger. Elle commença à plumer le volatile méthodiquement tout en fixant Armadillio. Il lui semblait vraiment très étrange. On ne partait pas à la chasse sans savoir de quel type de gibier on avait, et surtout pas avec une arme aussi défectueuse. Elle sortit un gobelet de son sac et alla chercher un peu d'eau. Elle le tendit ensuite au trafiquant.

- Tu devrais nettoyer cette plaie ! C'est pas prudent ça pourrait s'infecter.


Qu'il accepte son aide ou pas elle s'en contre fichait. Une fois son repas avalé, elle ferait une petite sieste et reprendrait sa route. A moins qu'autre chose ne vienne perturber ses projets.